Lunedì, 20 novembre 2017
Henry Bataille
, ovvero Henry Felix Achille Bataille, nasce a Nîmes, nella regione
dell’Occitania a sud della Francia, il 4 aprile del 1872.
Il padre, Léopold Bataille, e la madre, Alice Mestre-Huc, erano di famiglie
borghesi e originari del dipartimento dell’Aude. All’età di 11 anni, mentre studia a Parigi, perde prematuramente il padre,
che in quel periodo ha un incarico di magistrato presso la corte di appello
di Parigi, e 2 anni più tardi perde anche la madre. Il giovane Bataille viene allevato dalla sorella, Marguerite e dal marito,
Ernest Blagé, direttore di una delle più antiche compagnie ferroviarie
francesi. Dimostra fin da bambino un talento per il disegno e la pittura. Con l’aiuto dei suoi tutori intraprende a Parigi gli studi artistici,
presso l’‘École nationale supérieure des beaux-arts’ e l’ ‘Académie
Julian’, ma al contempo si appassiona anche di letteratura e di poesia.
Pubblica nel 1895, su incitamento dell’amico Marcel Schwob, la sua prima
raccolta di poesie dal titolo: La Chambre Blanche, caratterizzata
da uno stile che oscilla tra decadentismo e simbolismo, tra malinconia e
disillusione del soggetto poetico. La vera svolta avviene nell’ambito teatrale, in particolare con opere
contraddistinte da grandi drammi passionali e conflitti morali, come:Maman Colibri (1904), La Marche Nuptiale (1905),La Femme Nue (1908), Le Scandale (1909), La Vierge Folle (1910), L’Enfant de l’Amour (1911), che
gli valsero una grande popolarità, la rappresentazione nei teatri più
prestigiosi di Parigi e a Broadway, oltreché molte trasposizioni
cinematrografiche.
Si lega sentimentalmente a grandi attrici di teatro dell’epoca. Spesso
furono proprio queste donne a interpretare le sue opere, come nel caso di
Berthe Bady e soprattutto di Yvonne de Bray che gli resterà accanto fino
alla morte. Molti intellettuali della Belle Époque ammirano il suo teatro, primo fra
tutti Louis Aragon, che si ispira a lui per il personaggio del suo romanzo: Les Cloches de Bâle (“Le Campane di Basilea”), pubblicato nel
1934.
Tra le raccolte poetiche di Bataille, si ricordano,
oltre La Chambre Blanche (1895), Le Beau Voyage (1904), La Divine Tragédie (1907), La Quadrature de l’Amour
(1920).
Muore in seguito a un’embolia, a Rueil-Malmaison, nel dipartimento
dell’Hauts-de-Seine, nella regione settentrionale della Francia, presso la
sua tenuta: “Vieux Phare”, il 2 marzo del 1922. Viene sepolto nella cripta di famiglia a Moux nel dipartimento dell’Aude.
Presentazione e traduzione a cura di Emilio Capaccio
Les villages
Il y a de grands soirs où les villages meurent Après que les pigeons sont rentrés se coucher. Ils meurent, doucement, avec le bruit de l’heure Et le cri bleu des hirondelles au clocher ... Alors, pour les veiller, des lumières s’allument, Vieilles petites lumières de bonnes soeurs, Et des lanternes passent, là-bas dans la brume ... Au loin le chemin gris chemine avec douceur ... Les fleurs dans les jardins se sont pelotonnées, Pour écouter mourir leur village d’antan, Car elles savent que c’est là qu’elles sont nées ... Puis les lumières s’éteignent, cependant Que les vieux murs habituels ont rendu l’âme, Tout doux, tout bonnement, comme de vieilles femmes. . Les trains
Les trains rêvent dans la rosée, au fond des gares … Ils rêvent des heures, puis grincent et démarrent … J’aime les trains mouillés qui passent dans les champs, Ces longs convois de marchandises bruissant, Qui pour la pluie ont mis leurs lourds manteaux de bâches, Ou qui dorment la nuit entière dans les garages … Et les trains de bestiaux où beuglent mornement Des bêtes qui se plaignent au village natal … Tous ces grands wagons gris, hermétiques et clos, Dont le silence luit sous l'averse automnale, Avec leurs inscriptions effacées, leurs repos Infinis, leurs nuits abandonnées, leurs vitres pales … Oh! le balancement des falots dans l’aurore! … Une machine est là qui susurre et somnole … Une face se montre et relaisse le store … Et la petite gare où tinte une carriole … Belloy, Sours, Clarigny, Gagnac et la banlieue … Oh! les wagons éteints où l’on entend des souffles! La palpitation des lampes au voile bleu … Le train qu’on croise et qui nous dit qu’il souffre, Tandis que nous fronçons le sourcil dans nos coins, Et nous laisse étonnés de son prolongement … Oh! dans la halte verte où l’on entend les cailles, Le son du timbre triste et solitaire! … Et puis Les voies bloquées avec au loin un sifflet qui tressaille, Les signaux réguliers dans le dortoir des nuits … Des appels mystérieux que l’on ne comprend pas … Et, — oh! surtout! — après des bercements sans fin, Où l’âme s’est donnée comme en une brisure, L’entrée retentissante, avec un bruit d’airain, De tout l’effort joyeux et bondissant du train, Dans les grandes villes pleines de murmures! … C’est là que vient se casser net le pur rayon Qui m’a conduit d’un rêve à l’autre par le monde, Rails infinis, sous le beau clair de lune et les fourgons, A qui j’ai confié l’amertume profonde De tous mes chers départs et tant d’enchantements …
J’aime les trains mouillés qui passent dans les champs.
Le passé, c’est un second coeur qui bat en nous
Le passé, c’est un second coeur qui bat en nous ... On l’entend, dans nos chairs, rythmer à petits coups, Sa cadence, pareille à l’autre coeur, — plus loin, L’espace est imprécis où ce coeur a sa place, Mais on l’entend, comme un grand écho, néanmoins, Alimenter le fond de l’être et sa surface. Il bat. Quand le silence en nous se fait plus fort Cette pulsation mystérieuse est là Qui continue ...et quand on rêve il bat encor, Et quand on souffre il bat, et quand on aime il bat ... Toujours! C’est un prolongement de notre vie ... Mais si vous recherchez, pour y porter la main, Où peut être la source heureuse et l’eurythmie De son effluve ...Rien! ...Vous ne trouverez rien Sous les doigts ...Il échappe. Illusion ...Personne Ne l’a trouvé jamais ...Il faut nous contenter D’en sentir, à coups sourds, l’élan précipité, Dans les soirs trop humains où ce grand coeur résonne. Le passé! Quel mot vain! C’est du présent — très flou, C’est du présent de second plan, et voilà tout. Il n’est pas vrai que rien jamais soit effacé. Le passé n’est jamais tout à fait le passé. N’avez-vous pas senti comme il rôde partout, Et tangible? Il est là, lucide, clairvoyant, Non pas derrière nous, comme on croit, mais devant. L’ombre de ce qui fut devant nous se projette Sur le chemin qui va, sur l’acte qui s’éveille. Ce qui est mort est encor là qui nous précède, — Comme le soir on voit, au coucher du soleil, Les formes qu’on avait peu à peu dépassées Envoyer leur grande ombre au loin, sur les allées, Sur tout votre avenir, plaines, taillis, campagnes! Et s’en aller toucher de l’aile les montagnes ... Ainsi, tout ce qui fut, jeunesse, enfance, amour, Tout danse devant moi sa danse heureuse ou triste. Rien derrière! ...Le groupe est là qui vole et court. Mais j’ai beau me hâter, la distance persiste Entre nous deux ...Tel je m’en vais, épris du bleu Lointain, et quelquefois si je titube un peu Ce n’est pas que le sol sous mes pas se dérobe, C’est que parmi le soir, les yeux plein de passé, Ô toi qui vas devant, Souvenir cadencé, J’ai marché sur la traîne immense de ta robe!
Confidence
Je t’ai rêvée en la naïveté des choses, Et j’ai parlé de toi aux plus vieilles d’entre elles, À des champs, à des blés, aux arbres, à des roses. Elles n’en seront pas pourtant plus éternelles, Mais d’elles ou de moi celui qui doit survivre En gardera quelque douceur pour ses vieux jours. Je m’en vais les quitter, puisque voici les givres. Tu ne les connaîtras jamais ...les temps sont courts ... Mais vous ne pouvez pas vous être indifférentes, Simplement parce que je vous ai très aimées ... Ô les toutes petites et si vieilles plantes! Moi qui ne me les suis jamais imaginées Hors de leur sol natal, ce m’est un grand chagrin De savoir qu’elles mourront sans t’avoir connue. Elles ont des airs si résignés, si sereins Et si tristes de ce que tu n’es pas venue! ... Que mon coeur soit pour toi le grand champ paternel, Où si tu n’es pas née au moins tu dois mourir. Que je te plante en moi, germe de toute rose, Pour oublier que tu vécus ailleurs qu’en moi! Et tu passeras moins qu’ont passé bien des choses.
La fontaine de pitié
Les larmes sont en nous. C’est la sécurité Des peines de savoir qu’il y a des larmes toujours prêtes. Les coeurs désabusés les savent bien fidèles; On apprend, dès l’enfance, à n’en jamais douter. Ma mère à la première a dit: «Combien sont-elles?» Des larmes sont en nous, et c’est un grand mystère. Coeur d’enfant, coeur d’enfant, que tu me fais de peine À les voir prodiguer ainsi et t’en défaire À tout venant, sans peur de tarir la dernière! Et celle-là, pourtant, vaut bien qu’on la retienne. Non ce n’est pas les fleurs, non, ce n’est pas l’été Qui nous consoleront si tendrement, c’est elles. Elles nous ont connus petits et consolés; Elles sont là, en nous, vigilantes, fidèles, Et les larmes aussi pleurent de nous quitter.
Le mois mouillé
Par les vitres grises de la lavanderie, J’ai vu tomber la nuit d’automne que voilà ... Quelqu’un marche le long des fossés pleins de pluie ... Voyageur, voyageur de jadis, qui t’en vas, A l’heure où les bergers descendent des montagnes, Hâte-toi. — Les foyers sont éteints où tu vas, Closes les portes au pays que tu regagnes ... La grande route est vide et le bruit des luzernes Vient de si loin qu’il ferait peur ...Dépêche-toi: Les vieilles carrioles ont soufflé leurs lanternes ... C’est l’automne: elle s’est assise et dort de froid Sur la chaise de paille au fond de la cuisine ... L’automne chante dans les sarments morts des vignes ... C’est le moment où les cadavres introuvés, Les blancs noyés, flottant, songeurs, entre deux ondes, Saisis eux-mêmes aux premiers froids soulevés, Descendent s’abriter dans les vases profondes.
Les souvenirs
Les souvenirs, ce sont les chambres sans serrures, Des chambres vides où l’on n’ose plus entrer, Parce que de vieux parents jadis y moururent. On vit dans la maison où sont ces chambres closes. On sait qu’elles sont là comme à leur habitude, Et c’est la chambre bleue, et c’est la chambre rose ... La maison se remplit ainsi de solitude, Et l’on y continue à vivre en souriant ...
J’accueille quand il veut le souvenir qui passe Je lui dis «Mets-toi là, je reviendrais te voir ...» Ils sont ainsi beaucoup dans la vieille demeure. Ils se sont résignés à ce qu’on les oublie Et si je ne vois pas ce soir ni tout à l’heure, Ne demandez pas à mon coeur plus qu’à la vie ... Je sais qu’ils dorment là derrière les cloisons, Je n’ai plus besoin d’aller les reconnaître; De la route, je vois leurs petites fenêtres, Et ce sera jusqu’à ce que nous en mourions. Pourtant je sens parfois, aux ombres quotidiennes Je ne sais quelle angoisse froide, quel frisson, Et ne comprenant pas d’où ces douleurs proviennent, je passe ...
Or chaque fois, c’est un deuil qui se fait Un trouble est en secret venu nous avertir Qu’un souvenir est mort ou qu’il s’en est déjà allé ... On ne distingue pas très bien quel souvenir Parce qu’on est si vieux, on ne se souvient guère ...
Pourtant, je sens en moi se fermer des paupières.
La vie
Je porte parfois toutes les douleurs humaines. Celles des veuves, celles des malades, celles des orphelins, De ceux qui pleurent et de ceux qui ne disent rien … Je les sens silencieuses en moi: elles vont et viennent, Comme les passants, et mon âme ne leur peut rien dire, Pas plus qu’aux passants dans les rues … Cependant, je les sens qui vivent, marchent, respirent, Et je sais que tout à l’heure elles seront disparues. Ces jours-1à je comprends des choses que ne comprenais pas. Je comprends pourquoi il y a des voiles de crêpe, Et des yeux rouges derrière, Des gens qui courent, très pales et très las … Et d’autres qui regardent vaguement par terre … Je comprends la tristesse de pauvres petites choses A des étalages dans des magasins du soir … Demain je ne verrai plus rien de tout dela, je suppose, Mais je sais qu’aujourd’hui on a pleuré et qu’il fait noir … Je suis comme bien des orphelins et bien des malades … Je voudrais tomber là, dans ce ruisseau du coin, Ce ruisseau de ville, sale, bleu de savonnade. Où des blanchisseuses qui chantaient ont jeté de l’eau, Tomber de douleur et loin de ton baiser. Oh! Si loin! Seul, écrasé De tout la souffrance du monde … Et je regarderais sans penser Le soleil qui monte, qui monte …
Songe
J’ai rêvé quelque monde asile D’un tas de petits orphelins, Quelqu’astre infime et bien tranquille, Tout rempli de robes de lin, Des déserts comblés de fleurs blanches, Presque sans ombres et sans nuit, Rien que des fleurs et pas de branches, Rien que des enfants, pas de bruit ... Un soleil dessus doux et triste, Un grand azur, blond, automnal, Et partout des fleurs de batiste Jusqu’à l’horizon linéal. Les hirondelles étaient blanches, Et le vent soulevait partout Des scintillements d’avalanches, Comme un grand suaire où l’on coud Beaucoup d’âmes de petits anges. Eux, par bandes, ils s’en allaient Au travers des chemins étranges, Dans ces neiges qui pullulaient; Ils étaient tous de même taille, Ils ne riaient jamais, jamais. Ils n’avaient pas de funérailles; C’était toujours la paix, la paix ... Leur robe serrait la poitrine Et s’étoffait sur leurs pieds nus, Calme orphelin, calme orpheline, Les oubliés, les ingénus ... Et des anges en demoiselles Leur servaient de bons conducteurs, Comme on en met dans les chapelles Avec des violons chanteurs ...
Tout rempli de robes de lin J’ai rêvé quelque monde asile D’un tas de petits orphelins.
Promenade
Ne bouge pas ...la lune a remué sur l’eau ... Les feuilles mortes n’osent pas s’approcher d’elle ... Viens, ne fais pas de bruit ...c’est l’heure des roseaux.
Nous tremperons nos doigts dans la lune fraîche et belle, Et nous la troublerons presque en sofflant dessus. Elle voudrait peut-être aller à la dérive, Vers les longs fleuves dont elle s’est souvenue, Au pays des romances et des belles captives ... Mais elle ne peut pas partir avec les rames Et les oiseaux qui s’en iront demain matin ... Se rappellera-t-elle le soir où nous passâmes, Près d’elle, tout près d’elle, en lui tendant les mains? Écoute ...oh! l’on défaille dans l’ombre ... Un rossignol de nuit est tombé dans les branches ... Vois nos lampes là-bas, au fond du jardin sombre ... Elles s’éteignent comme se sont couchées, toutes blanches, Les robes cérémonieuses des jets d’eau ... Viens ...ne fais pas de bruit ...C’est l’heure des roseaux.
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I paesi
Ci sono grandi sere dove muoiono i villaggi dopo che i piccioni vi tornano a prender sonno. Muoiono dolcemente con il rumore dell’ora e lo stridio azzurro delle rondini dal campanile. Allora per vegliarli qualche luce s’accende vecchie piccole luci di buone sorelle e delle lampade laggiù sfilano nella nebbia. In lontananza la strada grigia va con dolcezza. I fiori nei giardini si sono accartocciati nel sentir morire il loro villaggio d’un tempo perché sanno che là sono nati. Poi le luci si spengono mentre vecchi muri conosciuti hanno reso l’anima come vecchie signore, tutta dolce semplicemente.
I treni
I treni sognano nella rugiada in fondo alle stazioni. Sognano ore poi stridono e s’incamminano. Amo i treni bagnati che passano nei campi questi lunghi convogli di merci che frusciano che hanno infilato i loro pesanti teloni o dormono tutta la notte nei depositi ferroviari. E i carri bestiame dove muggiscono cupamente animali che piangono il loro villaggio natale. Tutti questi grandi vagoni grigi ermetici chiusi dove il silenzio scintilla sotto il rovescio autunnale con le loro scritte modeste, le loro soste infinite, le loro notti abbandonate, i loro finestrini pallidi. O il dondolio dei fari nell’aurora! Un convoglio laggiù sussurra e sonnecchia. Una faccia si mostra e scosta la tenda. Dalla piccola stazione tintinna una carretta. Belloy Sours Clarigny Gagnac e la periferia. O vagoni al buio dove si sentono i respiri! Il tremolio di lampade dietro la tendina blu e il treno che s’incrocia e ci dice di come s’angoscia mentre aggrottiamo il sopracciglio nei nostri angoli e ci lascia stupiti del suo prolungamento. O nelle campagne dove si sentono le quaglie il suono dal timbro triste e solitario! E poi le vie bloccate e un fischietto che sussulta in lontananza i segnali regolari nel dormitorio delle notti. Richiami misteriosi che non si comprendono. E soprattutto dopo i sobbalzi senza fine in cui l’anima è fuggita come attraverso una fessura l’entrata fragorosa con un rumore di bronzo di tutto lo sforzo felice e scattante del treno nelle grandi città gremite di brusii! È là che viene a infrangersi di netto il puro raggio che mi ha portato da un sogno all’altro per il mondo rotaie infinite sotto il bel chiaro di luna e le carrozze a cui ho confidato l’amarezza profonda di tutte le mie care partenze e i tanti incanti.
Amo i treni bagnati che passano nei campi.
Il passato è un altro cuore che batte in noi
Il passato è un altro cuore che batte in noi. Lo si sente nelle nostre carni ritmare a piccoli colpi la sua cadenza simile all’altro cuore — più lontano lo spazio è impreciso dove questo cuore trova il suo posto ma lo si sente come una grande eco alimentare il fondo dell’essere e la sua superficie. Batte. Quando il silenzio in noi si fa più forte questa pulsazione misteriosa è là che continua a battere e quando si sogna batte e quando si soffre batte e quando si ama batte. È un prolungamento della nostra vita. Ma se cercate di portare la mano dove può esserci la sorgente felice e l’euritmia del suo effluvio: niente. Non troverete niente sotto le dita. Fugge. Illusione, persone non troverete niente. Occorre accontentarsi di sentirne a colpi sordi lo slancio precipitoso nelle sere troppo umane dove questo cuore grande risuona.
Il passato. Che parola vana. È del presente — molto sfumato è del presente in secondo piano, ecco tutto. È vero che nulla si cancella. Il passato non è mai del tutto passato. Non sentite come vaga ovunque come è tangibile? È là, lucido, chiaroveggente non dietro di noi come crediamo ma avanti. L’ombra di ciò che fu ci proietta avanti sulla strada che va all’atto di svegliarsi. Ciò che è morto è ancora là che ci precede. Come la sera in cui si vedono al calare del sole le forme che abbiamo mandare a poco a poco in lontananza la loro grande ombra sui viali su tutto il vostro avvenire, pianure, bosco, campagne e andare con un tocco d’ali alle montagne così tutto ciò che fu, gioventù, infanzia, amore tutto danza davanti a me la sua danza felice o triste. Niente è dietro. L’insieme è là che vola e corre. Ma devo affrettarmi, la distanza persiste tra me e loro. Allora me ne vado preso dal blu lontano e qualche volta se vacillo un po’ è perché la terra sotto i piedi si ritrae in mezzo alla sera, con gli occhi pieni del passato O tu, Ricordo cadenzato che vai avanti ho camminato sullo strascico immenso della tua veste.
Confidenza
Ti ho sognato nella semplicità delle cose e ho parlato di te alle più antiche ai campi al grano agli alberi alle rose eppure esse non saranno più eterne ma di loro o di me ciò che deve sopravvivere custodirà qualche dolcezza dai giorni passati. Le lascerò andandomene quando verranno le brine e tu non le conoscerai, i tempi sono così brevi. Ma voi non potete essere indifferenti solo perché vi ho amato tanto. O tutte le piccole e così vecchie piante! Io che non sono mai riuscito a immaginarle fuori dal loro suolo natale provo un gran dispiace nel sapere che moriranno senza averti conosciuta. Hanno arie rassegnate, così serene e così tristi, perché non sei mai arrivata. Il mio cuore ti sia terra paterna dove se non ci sei nata almeno devi morirci. Ti pianto in me, germe d’ogni rosa, per dimenticare che altrove sei vissuta e non in me. E passerai meno di quanto sono passate molte cose.
La fontana di pietà
Le lacrime sono in noi. È la certezza del dolore sapere che ci sono lacrime sempre pronte. Sanno che i cuori disillusi le sono fedeli si apprende dall’infanzia a non dubitarne. Mia madre alla prima mi disse: «Quante sono?»
Le lacrime sono in noi ed è un gran mistero. Cuor di fanciullo, cuor di fanciullo, che pena mi fai a vederti spargerle così e disfartene alla prima venuta senza paura di prosciugare l’ultima e quella tuttavia è meglio che si trattenga.
No, non sono i fiori, non è l’estate che ci consolerà così teneramente. Sono loro. Ci hanno conosciuto da piccoli e ci hanno consolato. Sono in noi, vigili, fedeli e così le lacrime piangono di doverci lasciare.
Il mese bagnato
Dai vetri grigi della lavanderia ho visto cadere la notte d’autunno. Una macchia lungo i fossati pieni di pioggia. Viaggiatore, viaggiatore d’un tempo che te ne vai all’ora in cui i pastori scendono dalle montagne, affrettati. — I camini sono spenti dove vai le porte chiuse al paese che raggiungi. La grande strada è vuota e il rumore dell’erba viene da così lontano che desta la paura. Affrettati. Le vecchie carrozze hanno soffiato sulle loro lanterne. L’autunno si è seduto e ha dormito al freddo sulla sedia di paglia in fondo alla cucina. L’autunno canticchia sui tralci morti delle viti. È il momento in cui i cadaveri introvabili bianchi annegati, galleggianti, assorti tra le onde ai primi freddi s’attorcigliano a loro stessi scendono a ripararsi nei fanghi profondi.
I ricordi
I ricordi sono camere senza serrature camere vuote dove non si osa più entrare perché vecchi genitori vi morirono un tempo. Si vive nella casa dove sono queste camere chiuse. Si sa che ci sono come è ovvio che sia la camera blu, la camera rosa. La casa si riempe in questo modo di solitudine e si continua a viverci sorridendo.
Quando vuole il ricordo che passa, lo accolgo. Gli dico: «Mettiti là, tornerò a vederti ...» Restano così per molto tempo nella vecchia casa. Si sono rassegnati a essere dimenticati e se non li vedo stasera o proprio adesso non pretendete dal mio cuore più che dalla vita. So che dormono dietro i tramezzi non ho più bisogno di andare a riconoscerli. Dalla strada vedo le loro piccole finestre e sarà sempre così finché non moriremo. Sento tuttavia a volte dalle ombre quotidiane non so quale gelida angoscia, quale brivido, e non comprendo da dove vengano questi dolori, e passo.
Ora ogni volta si fa un lutto. Un’agitazione in segreto è venuta ad avvisarci che un ricordo è morto o se n’è andato. Non si distingue bene quale ricordo perché si è così vecchi, non ci si ricorda tanto.
Già sento in me chiudersi le palpebre.
La vita
Porto a volte tutti i dolori umani. Quelli delle vedove dei malati degli orfani di coloro che piangono e di coloro che non dicono niente. Li sento in me silenziosi: vanno e vengono come passanti e la mia anima non può dirgli niente non più di quello che direbbe per strada ai passanti. Tuttavia sento che vivono si muovono respirano e so che un giorno se ne andranno. Questo giorno comprenderò cose che ora non comprendo. Comprenderò perché ci sono veli di crespo e occhi arrossati dietro gente che corre molto pallida e molto stanca e altra che guarda vagamente per terra. Comprenderò la tristezza delle povere piccole cose esposte nei negozi la sera. Domani suppongo non vedrò più niente di tutto questo ma oggi so che si è pianto e si è fatto buio. Sono come gli orfani e come i malati. Vorrei cadere in questo ruscello accanto. Questo ruscello di città, sporco, blu di saponata. Dove le lavandaie cantando hanno gettato l’acqua crollare dal dolore e lontano dal tuo bacio. Così lontano. Solo io, schiacciato da tutta la sofferenza del mondo e guarderei senza pensare il sole che sale che sale.
Sogno
Ho sognato un mondo asilo di tanti piccoli orfanelli un astro infimo e molto tranquillo tutto coperto da abiti di lino deserti ornati da fiori bianchi quasi senza ombre e senza notte nient’altro che i fiori non i rami nient’altro che bambini non il rumore. Un sole alto dolce e triste un grande azzurro biondo autunnale e ovunque fiori di batista fino all’orizzonte lineare. Le rondini erano bianche e dappertutto il vento sollevava scintillii di valanghe come un grande drappo dove si cuciono molte anime di piccoli angeli. In frotta partivano attraverso strani cammini tra queste nevi che brulicavano. Erano anche tutti della stessa misura non ridevano mai. Non avevano funerali c’era sempre la pace. Il loro abito stringeva il petto e si appesantiva sui loro piedi nudi calmo orfano calma orfana i dimenticati gli ingenui. E angeli in forma di fanciulle gli facevano da buone guide come fossero dentro cappelle con violini cantori.
Tutto coperto da abiti di lino ho sognato un mondo asilo di tanti piccoli orfanelli.
Passeggiata
Resto immobile. La luna s’è mossa sull’acqua. Le foglie morte non osano avvicinarsi a lei. Vieni. Non fare rumore. È l’ora delle canne.
Immergeremo le nostre dita nella luna fresca e bella la offuscheremo quasi soffiandoci sopra. Lei forse vorrebbe andare alla deriva verso i lunghi fiumi di cui si è ricordata al paese delle romanze e delle belle prigioniere. Ma non può partire con i remi e con gli uccelli che se ne andranno domattina. Si ricorderà della sera in cui siamo passati vicino a lei, molto vicino a lei, tendendole le mani? Ascolta. Nell’ombra si perdono i sensi. Un usignolo di notte è caduto tra i rami. Vedi le nostre luci laggiù in fondo al giardino oscuro. Si spengono come cadono nel sonno. Tutti bianchi gli abiti cerimoniosi degli zampilli d’acqua. Vieni. Non fare rumore. È l’ora delle canne.
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