Bruissements
on se perd parfois dans les méandres
d'une prose discontinue
pas à la mesure des choses, comme
une zone morte... de quoi parles-tu ? tu regardes dehors,
des limites d'une aire domestique encombrée
d'objets crépusculaires défraîchis
et de couches de couches de couches de [...]
tandis que des bruissements derrière
et les derniers instants dont on n'a plus rien à foutre
distantes apocalypses... de quoi parles-tu ? - dis-tu -.
de certains paroxysmes
de quand les mots alignés
ont des trous terrifiants...
(tu peux même commencer)
tu peux même commencer
avec un phrasé inutile
si cela te fait plaisir.
T'échauffer la langue
contre un silence rêche
de tables, de mots,
de dominos noirs. Allonger
les jambes les articulations
de ta pensée, te cacher
les paupières.
Tu peux faire de ton souffle des volutes
bruire de pages expressives
dans tes rides.
Puis
ce qui compte c'est de tomber
dans le mortier des sensations
dans des débris de nuits infinis
et des douleurs aux doigts serrés contre les yeux.
De toutes les conversations
de toutes les conversions
reste un brouillon.
Mais dans ce vertige
ce mortier
le dernier mot n'avait pas d'importance :
(des étoiles glissaient sur la voûte
assommées, et l'aube
répertoire sur les paupières
lumière sur les murs)
elles étaient plutôt des abjurations.
Désillusion d'aujourd'hui -1
Pour cela on disait stupeur :
un souffle suspendu dans la distinction
rapide des décisions
ou des destins
- entre corps et terre, étrangetés
frontalières, ciel et âme
dans des terrains incultes et humides :
l'inattendu,
le dieu inconnu qui se révèle
à l'improviste. Et donc
le non-messie, celui - ou ce -
qui n'est pas écrit,
inconfortable.
Tu espérais - intimement - qu'il n'arriverait pas.
Tu souriais, dans l'acajou tiède
du jour. Tu méditais sur l'usuel,
sur ta conscience
de l'Introuvable.
(et caduc)
et caduc
le dieu végétal
n'admet pas de réplique :
il est ce que les arbres ont à faire
et à défaire sur leurs écorces
là où la lumière s'agrippe
comme des initiales
et glisse sur la terre,
comme sa propre traduction
en feuilles et en déclins
et en résurrections,
loin des regards indiscrets.
Il est ce qui rend plus jaunes les spectres,
de lentes marcescences.
Partout l'amour des pierres,
s'enfonçant dans la terre,
et des eaux qui, libres, s'écoulent
où c'est possible, vers tout lit
possible,
tout courant ascensionnel.
D'un point d'observation fortuit
n + 1 automne, fraction linéaire
du temps,
un univers menu,
difficile héritage,
nous misère de la création.
- omissis -
[...]
le temps - ensuite -
il laisse ses scories dans le creux des coudes
parce que chaque fois tu lèves le bras pour
la caresse l'exhortation ou un geste circulaire
de défaillance,
et ces scories ces creux que j'aimais
la cendre des discours
les syllogismes avec lesquels nous fixions
les limites
tout s'envole comme des jours de semaine...
le geste est subside
invitation au bal conférence de paix
étiquette avec peu d'instructions comme
manier avec soin
traiter comme si tout était
d'une délicatesse que la vie
n'admet pas mais exige
|
Brusii
ci si perde a volte nei meandri
di una prosa discontinua,
ineguale alle cose, come
una zona morta... di che parli ? guardi fuori,
dal confine di un'area domestica gremita
d'oggetti crepuscolari impalliditi
e strati strati strati di [...]
mentre brusii alle spalle
e ultim'ore che più non ce ne frega
distanti apocalissi... di che parli ? — dici -.
di certi parossismi
di come le parole messe in fila
hanno tremendi buchi...
(puoi anche iniziare)
puoi anche iniziare
con un fraseggio inutile,
se ti fa piacere.
Scaldare la lingua
contro un tacere ruvido
di tavoli, parole,
dòmini neri. Allungare
le gambe le articolazioni
del pensare, nascondere
le palpebre.
Puoi generare volute di respiro
frusciare di pagine espressive
nelle rughe.
Poi
quello che conta è precipitare
nel mortaio del senso
nel frantumìo di infinite notti
e dolori alle dita strette agli occhi.
Di tutte le conversazioni,
di tutte le conversioni
resta copia.
Ma in quella vertigine
quel mortaio
non importava l'ultima parola :
(stelle slittavano sulla volta
tramortite, e l'alba
repertorio alle palpebre
luce alle pareti)
erano invece abiure.
Disillusione dell 'oggi -1
Perciò si diceva stupore :
un fiato sospeso nel rapido
separarsi delle decisioni
o dei destini
- tra corpo e terra, estraneità
confinarie, cielo e anima
in terreni incolti e umidi :
l'inaspettato,
il dio sconosciuto che si rivela
improvvisamente. Pertanto
il non-messia, colui - o ciò -
che non è scritto,
inconfortevole.
Speravi - intimamente - non arrivasse.
Sorridevi, nel tepido mogano
del giorno. Meditavi l'usuale,
la tua consapevolezza
dell'Irreperibile.
(e deciduo)
e deciduo
il dio vegetale
non ammette repliche :
è il da farsi degli alberi,
e il disfarsi sulle cortecce
dove la luce si aggrappa
come iniziali
e scivola sulla terra,
con la sua propria traduzione
di foglie e decadimenti
e resurrezioni,
lontano da occhi indiscreti.
E' il farsi di spettri più gialli,
di lente marcescenze.
Ovunque l'amore delle pietre,
affondando la terra,
e di acque che fluiscono
ove possibile, verso ogni possibile
alveo,
ogni corrente ascensionale.
Da un punto d'osservazione casuale
enne più uno autunni, lineare frazione
di tempo,
un universo minuto,
difficile eredità,
noi incapacità del creato.
- omissis —
[...]
il tempo - poi -
lascia le sue scorie nell'incavo dei gomiti
perché ogni volta alzi le braccia per
carezza esortazione o un gesto circolare
di inadempienza,
e queste scorie questi incavi che amavo
la cenere dei discorsi
i sillogismi con cui si fissavano
i confini
tutto vola via come giorni feriali...
il gesto è sussidio
invito al ballo conferenza di pace
etichetta con poche istruzioni come
maneggiare con cura
trattare come se tutto fosse
di una delicatezza che il vivere
non riconosce ma pretende
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