I due canopi
1.
Presi dalla luce non ci accorgiamo di esistere dentro un Aldilà
già consegnato ai posteri. Mentre sfiliamo in silenzio al museo
che tiene la Chimera a guardia del giardino. Dove le tombe
sono traslocate. E le casette hanno cupole d’erba oppure
l’edera ha invaso le capriate. Scendiamo sotto la terra giglia
fra torba secca messa a seccare. Nel giardino delle tane
e dei cunicoli l’anima può anche appartenere agli etruschi.
Finché davanti ai due canopi neri siamo entrambi consegnati
al silenzio. Le urne cinerarie di terracotta. Le terre rosse
dentro un impero sgretolato. Immobili non ci guardiamo
nello specchio. E dentro la vetrina sembriamo due anatre
di plastica in un lunapark. Sotto il gran tendone a strisce
verdi e blu. La testa sopra le ascelle. Il corpo mutato in vaso.
Anatre nere senza ali pronte a ricevere il cerchio dei bambini.
Per chi vincerà il nostro corpo. Mentre sfidiamo i secoli
con il sorriso sulle labbra. Qualcuno forse vorrebbe ancora
tamburellare le dita sul nostro corpo cavo. Farci il solletico.
Vedere se siamo vivi oppure nati per essere i giocattoli morti
nelle mani dei bambini. Due anatroccoli neri ci guardano
con i nostri lineamenti. Incapaci di volare oltre l’orizzonte.
2.
I bambini sono impazienti di vincere il loro premio.
Solo che il cerchio non passa dalle teste. Resta sghembo
sugli occhi. Non ci mette il cappio al collo. Così ci tolgono
dalla gara. Siamo due cigni qualunque in mezzo a tanti altri.
Se fossimo i due canopi. Fra il rosso e il nero delle terracotte
pensare. Perché pensano i vasi con figure. Il cratere François
spaccato e più volte ricostruito. Dove le grandi storie girano
con figure nere dentro il mito. Contenere tutta la nostra
vita diventata cenere dopo il fuoco. Anche in questo modo
sapere di esistere appena sulla soglia della polvere. Pensare
che basterebbe un colpo d’aria. Il riscontro di una finestra
aperta per farci volare. Mentre il cratere François è solo
un trono di storie interrotte. Siamo due sentinelle a guardia
della civiltà. Crediamo che nella cenere risorgano gli eroi.
Prendere tutte le armi. Salire dal frastuono dei banchetti
con i servitori. Dai vasi neri con figure rosse. Dalle coppe.
3.
I canopi senza gesta né figure. Cancellate dalle lavagne
dei bambini. Eravamo i guerrieri del centro Italia. Siamo
le caricature di un lunapark chiamato storia dell’arte.
Tutti vogliono la nostra testa. Ma sfilano distratti verso
un’altra teca. Volano in cielo le anatre reali. Mentre noi
siamo le finzioni dei viventi. La loro coscienza del niente.
Con i nostri organi corrosi. Fegato mescolato al cuore.
Polmone tutt’uno con i reni. Per volare occorrono le ali.
I vivi non ce le hanno costruite. Non possiamo più librarci
nella morte. Solo navigare in un recinto. Una giostra tonda
gira su se stessa. Mentre nessuno potrà più sfiorarci ancora.
Ma con ansia aspettiamo di cadere dal vetro in mille pezzi.
Paolo Fabrizio IACUZZI
*** *** ***
Les deux canopes
1.
Pris dans la lumière nous n’avons pas conscience d’exister à l’intérieur d’un Au-delà
déjà légué à la postérité. Tandis que nous défilons en silence au musée
qui fait garder par la Chimère son jardin. Où les tombes
sont déplacées. Et les cabanes ont des coupoles d’herbe ou bien
le lierre a envahi les voûtes. Nous descendons sous la terre argileuse
parmi la tourbe sèche mise à sécher. Dans le jardin des tanières
et des boyaux l’âme peut même appartenir aux étrusques.
Jusqu’à ce que nous soyons ensemble devant les deux canopes noirs
serviteurs du silence. Les urnes funéraires de terre cuite. Les terres rouges
à l’intérieur d’un empire désagrégé. Immobiles nous n’avons plus
de miroir. Et sous la vitre nous ressemblons à deux canards
en plastique de Luna-Parc. Sous le grand chapiteau rayé
vert et bleu. La tête sur les aisselles. Nos corps changés en deux vases.
Noirs canards sans ailes prêts au lancer d’anneaux par les enfants.
Pour qui gagnera notre corps. Et cependant nous défions les siècles
sourire aux lèvres. Quelqu’un peut-être voudrait encore
tambouriner des doigts sur notre corps creux. Nous faire des chatouilles.
Voir si nous sommes vivants ou nés pour être des jouets morts
aux mains des enfants. Deux canetons noirs regardent
nos formes. Incapables de voler par-delà l’horizon.
2.
Les enfants sont impatients de gagner le prix.
Sauf que le cercle ne passe pas aux têtes. Il reste de travers
sur les yeux. Il ne serre pas notre cou. Aussi nous fait-on sortir
de la compétition. Deux cygnes quelconques au milieu de tant d’autres.
Si nous étions les deux canopes. Entre le rouge et le noir des terres cuites
penser. Puisque les vases avec figures pensent. Le cratère François
plus d’une fois cassé et réparé. Où les grandes histoires tournent
avec figures noires au cœur du mythe. Contenir toute notre
vie devenue cendre par le feu. Même de cette façon savoir
que l’on existe à peine sur le seuil de la poussière. Penser
qu’il suffirait d’un courant d’air. La rencontre d’une fenêtre
ouverte pour nous faire voler. Tandis que le cratère François est à lui seul
un trône d’histoires fragmentaires. Nous sommes deux sentinelles en garde
de la civilisation. Nous croyons que les héros ressurgissent des cendres.
Prendre toutes les armes. Remonter du fracas des banquets
avec les serviteurs. Des vases noirs aux figures rouges. Et des coupes.
3.
Les canopes sans épopées ni figures. Effacées sur les ardoises
des enfants. Nous étions les guerriers de l’Italie centrale. Aujourd’hui
caricatures d’un Luna-Parc nommé histoire de l’art.
Tous veulent notre tête. Mais défilent distraits par
d’autres vitrines. Dans le ciel volent les colverts. Tandis que nous
sommes simulacres de vivants. Leur conscience du néant.
Avec nos organes détruits. Foie mélangé au cœur.
Poumon ne faisant qu’un avec les reins. Pour voler il faut des ailes.
Les vivants ne nous les ont pas fabriquées. Nous ne pouvons plus planer
dans la mort. Seulement naviguer dans un enclos. Circulaire une joute
sur elle-même tourne. Personne ne pourra plus nous effleurer.
Mais anxieux nous attendons de tomber de la vitrine en miettes.
Traductions André UGHETTO
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Paolo Fabrizio Iacuzzi è poeta, critico e curatore delle opere di Piero Bigongiari, nonchè direttore artistico del Premio letterario nazionale Ceppo Pistoia. Ha pubblicato diversi libri di poesie tra cui nel 2000 Jacquerie , nel 2005 Patricidio, nel 2008 Rosso degli affetti, tutti presso Nino Aragno Editore di Torino. Il suo sito: http://www.paolofabrizioiacuzzi.it/
André Ughetto è professore aggregato di Lettere Moderne a Marsiglia, critico e saggista, nonchè traduttore in francese di diversi noti autori, tra cui - tra gli italiani - Buzzati, Bigongiari, Luzi, Solmi, Spaziani, ma anche i più recenti Fabio Doplicher, Bruno Rombi, Franco Buffoni, Eugenio De Signoribus, Luigi Fontanella, Andrea Raos.
La prossima settimana: Ughetto tradotto da Iacuzzi